Les orchidées, une famille à part
Nous avons tous déjà vu ou entendu parler des orchidées. Dans cet article, nous allons en découvrir plus sur cette famille, mais aussi comment les reconnaitre à coup sûr !
NB : Toutes les photos présentes dans cet article sont soumises à droit d’auteur (©Bruno Pinheiro de Vasconcellos). En revanche n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en faire usage.

Orchis pourpre (Orchis purpurea)

Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea)
Une grande famille, très évoluée

Orchis maculé (Dactylorhiza maculata)
Il s’agit d’une des familles les plus vastes et les plus évoluées dans le règne végétal. On connaît près de 900 genres d’orchidées, qui regroupent près de 20 000 espèces (attention : on n’inclut pas ici les orchidées d’origine horticole, où l’on dénombre plus de 100 000 variétés hybrides modifiées par l’homme). Les estimations sont en revanche imprécises, puisqu’il est parfois évoqué le nombre de 30 000 espèces.
On peut également noter un nombre élevé d’espèces par genre. À titre de comparaison, chez les Astéracées qui sont une autre grande famille végétale, on compte près de 21 000 espèces mais réparties en 1300 genres. On peut donc se questionner sur l’avancée de l’évolution de cette famille.
Une germination bien particulière chez les orchidées
La famille des orchidacées a un mode de germination différent. En effet, quand on pense germination, on a l’image d’une graine de quelques millimètres déposée dans la terre. Cette dernière contient des réserves permettant alors à la plante de se développer en autonomie, dès que les conditions sont favorables. Chez les orchidées, le processus est différent :
De nombreuses et minuscules graines
Les graines des orchidées sont de très petite taille : environ 0,2 à 0,6mm donc proche de la poussière. Elles sont alors difficilement visibles à l’oeil nu. De plus, les graines n’ont pas de réserves nutritives. Elles sont dépourvues de tissu nutritif (albumen), ce qui fait qu’elles ne peuvent pas se développer en autonomie. Mais ce ne sont pas les seules particularités, puisque les graines sont également produites en très grande quantité par la plante. Chez la plupart des orchidées, la capsule peut contenir de quelques milliers à plusieurs millions de graines.
Mais alors, pourquoi autant de graines et comment font-elles pour germer ?
Les champignons, élément clé de la germination
La germination des graines nécessite la présence d’un champignon (ce secret de la germination des orchidées a été découvert par Noël Bernard, à la fin du 19ème siècle). Seule la colonisation par un champignon va permettre d’apporter les nutriments nécessaires. On va alors avoir une symbiose entre le champignon, qui va apporter l’eau, les sels minéraux et les glucides à la plante, qui à ce stade ne peut pas encore lui apporter les glucides issus de la photosynthèse. Le nom de ce processus est de plus en plus connu : la mycorhization. Mais attention, bien que les très nombreuses et minuscules graines puissent être dispersées par le vent (anémochorie), la rencontre avec le champignon n’est pas toujours évidente. Imaginez un grand champ : il faut que la graine de moins d’un millimètre, se retrouve à la même place que le champignon qui lui permettra de germer. À savoir que le temps entre la graine et la première floraison est long ! Il faut minimum 4 à 5 années.
Une fois germée, à quoi va-t-elle ressembler ?
La structure florale des orchidées

Ophrys abeille (Ophrys apifera)
La constitution d’une fleur d’orchidée est dite « ternaire ». Elle comporte en effet 3 pétales et 3 sépales. Sur la photo ci-contre, on voit les trois sépales violets, les tout petits pétales verts, le troisième pétale étant le labelle. Mais le caractère le plus remarquable d’une orchidée est bien souvent son labelle. Il s’agit du pétale médian, qui a presque toujours une forme différente des deux autres pétales. Les dimensions, les couleurs, les formes de ce dernier sont très variables. Par exemple, chez le genre Ophrys, le labelle est bombé et poilu, comme on peut le voir sur cette Ophrys abeille (Ophrys apifera). Tandis que, chez le Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea), le labelle va être allongé (comme son nom l’indique), mais chez l’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) le labelle va être trilobé avec dessus deux lamelles saillantes. On voit donc ici une diversité de labelles sur seulement trois espèces.

Sérapias à labelle allongé (Serapias vomeracea)

Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis)
D'autres éléments caractéristiques
L’éperon
Souvent présent chez les orchidées, il s’agit d’une extension de la fleur en tube étroit et allongé. Ce dernier est souvent nectarifère, contenant donc des récompenses de nectar pour le pollinisateur. Il peut alors souvent faire l’objet d’une co-évolution avec un insecte, tel qu’un papillon ayant une trompe (proboscis) par exemple, qui va pouvoir accéder au nectar. Par cet action, la plante va pouvoir déposer son pollen sur l’insecte pour assurer la pollinisation. Le bénéfice mutuel apporté va faire que la plante et l’animal vont évoluer ensemble, dans le but que la taille de l’épéron et de la trompe restent adaptés l’un à l’autre.

Orchis pyramidal (Orchis pyramidalis)
Le gynostème
De premier abord, il est difficile de voir les étamines et les carpelles d’une orchidée. C’est parce qu’il y a un organe particulier : le gynostème (ou colonne). Ce dernier résulte de la soudure d’une étamine (ou des deux étamines) avec la partie supérieure du carpelle (pour rappel, le carpelle désigne l’association comprenant l’ovaire, le style et le stigmate). Le gynostène réuni donc les organes mâles et femelles.

Ophrys abeille (Ophrys apifera)
Pour conclure
Nous avons donc évoqué les deux principales caractéristiques qui font des orchidées une famille à part : leur germination, par la nécessité d’une symbiose avec un champignon, ainsi que leur structure florale, ternaire et contenant le labelle. Bien d’autres caractéristiques peuvent être abordées et feront sûrement l’objet d’un prochain article. Comme par exemple la pollinisation, qui montre des adaptations surprenantes selon les genres. Cet article n’est donc qu’un très bref aperçu de tout ce que l’on peut dire sur les orchidées ! Je ne suis d’ailleurs absolument pas un expert sur le sujet. Si vous avez des interrogations ou si vous remarquez des points à corriger, n’hésitez pas à me contacter.